Il n’y a plus de place : ce que la correction des problèmes de la chaîne d’approvisionnement signifie pour le logement dans le Nord

Nous hésitons rarement bien longtemps lorsqu’il s’agit de commander une baignoire ou une nouvelle porte pour faire des réparations à la maison. Mais si vous habitez dans le nord, il est plus compliqué d’obtenir différents types de fournitures : vous devez payer des coûts d’expédition exorbitants, sans compter qu’il faut parfois plusieurs mois avant de recevoir la marchandise.  

Telle a toujours été la réalité des gens qui habitent dans les régions nordiques du Canada – et ça concerne tout, des objets commandés en ligne aux matériaux de construction. Les ralentissements attribuables à la pandémie sont venus aggraver les défis liés à la chaîne d’approvisionnement, alors que le manque d’accès aux matériaux de construction nuit encore davantage aux logements de la région qui sont déjà inadéquats. 

Les logements dans le Nord sont dispendieux et rares, alors que ceux qui sont disponibles sont souvent insalubres et en piteux état. En fait, presque la moitié de tous les foyers dans les Territoires du Nord-Ouest, par exemple, ont fait état de problèmes de logement parce qu’ils sont inadéquats, inabordables et peu convenables. La difficulté d’accès aux matériaux de construction fait en sorte qu’il est difficile d’entretenir les logements actuels – et quasiment impossible d’en construire de nouveaux. Il existe des pénuries dans tous les types de logements, mais le domaine de la location et le logement abordable sont particulièrement touchés.  

Des prix exorbitants pour des propriétés insalubres et mal entretenues  

Brittney Bessette, une jeune mère qui habite à Yellowknife, a fait des pieds et des mains pour trouver un logement abordable et sécuritaire pour sa famille. À titre de membre du Comité consultatif du programme de soutien au Défi d’’offre de logement, elle espère que le Défi l’aidera à offrir à sa communauté des options plus intéressantes en matière de logement.  

« Il est difficile de trouver un logement à Yellowknife, » dit-elle. « Tout est vraiment dispendieux, 2 500 $ pour un quatre et demi et 3 000 $ pour une maison en rangée. Si vous occupez un emploi rémunéré au salaire minimum, c’est loin d’être suffisant. Et même si vous trouvez un endroit où demeurer, les immeubles sont dans un terrible état. Ils sont insalubres ou mal entretenus.  

Trafic de drogues, violence, graffitis et visites fréquentes des policiers font partie de la réalité quotidienne. Brittney affirme que la plupart des logements locatifs à Yellowknife appartiennent à une même entreprise. Ils fixent des prix élevés en dépit des mauvaises conditions et des problèmes de salubrité, sans compter qu’ils n’entretiennent pas les immeubles. Les incidents fréquents l’obligent, en compagnie de son bébé, à attendre à l’extérieur dans des températures glaciales lorsque l’alarme d’incendie retentit.  

Deux immeubles de la ville ont été rasés par les flammes au cours des dernières années, ce qui a réduit de presque 100 unités le marché du logement déjà limité et Brittney affirme qu’on ne prévoit pas les remplacer. Par conséquent, l’itinérance est un problème pour plusieurs, de sorte que les solutions créatives, qui consistent à coucher chez des connaissances ou à partager une maison, deviennent une nécessité. Brittney connaît le cas d’un quatre et demi qui est partagé par sept personnes : ils y habitent à tour de rôle entre les quarts de travail à une mine qui se trouve dans une collectivité accessible par avion à proximité. L’absence de logements est particulièrement criante chez les jeunes, qui sont les plus durement touchés par la question de l’abordabilité.  

Nous devons bénéficier d’un meilleur accès aux matériaux de construction  

Tammy Roberts voit cet impact tous les jours sur les jeunes de Yellowknife. Elle est directrice générale de Home Base Yellowknife, un organisme à but non lucratif qui offre un soutien en matière de logement aux jeunes à risque. Home Base a récemment fait l’achat d’un petit ensemble d’appartements et l’a réparé pour offrir aux jeunes un endroit sécuritaire et abordable où ils peuvent habiter. L’organisme a également acheté un terrain adjacent et prévoit y construire d’autres logements. Cependant, les défis liés à la chaîne d’approvisionnement font en sorte que les rénovations demandent un temps énorme – et construire quoi que ce soit devient illusoire.  

« Les fournitures sont dispendieuses et incroyablement difficiles à se procurer, » de dire Tammy. « Nous avons commandé des portes extérieures en octobre et nous les avons reçues en janvier. Il faut trois mois pour recevoir une nouvelle baignoire dont le prix atteint 1 700 $, alors que les prix du bois sont astronomiques. Nous sommes incapables de commander des articles plus volumineux d’endroits comme Amazon : dès que j’inscris mon code postal, c’est terminé. »  

Tammy souligne un autre défi, c’est-à-dire trouver des gens pour faire le travail : compte tenu des retards accumulés en raison de la pandémie, les entrepreneurs ont des listes d’attente d’au moins six mois. Et oubliez l’idée d’embaucher des gens « de l’extérieur », parce qu’il n’y a nulle part où les loger. L’équipe de Home Base fait donc ce qu’elle peut alors qu’elle attend des fournitures et une aide spécialisée. Cependant, dans d’autres communautés, les défis sont encore plus grands.  

« En fait, Yellowknife est accessible, » de dire Tammy. « Imaginez ce que vivent les communautés éloignées et accessibles uniquement par avion à la grandeur du Nord. »  

Chercher des solutions innovatrices  

Alors que l’achat et la remise en état de logements représentent une solution minimale à la crise du logement, Tammy s’est intéressée à d’autres approches, comme les maisons préfabriquées et les mini-maisons, dont la popularité ne cesse de croître. On doit cependant trouver plus d’idées pour doter le Nord des logements dont on a besoin. 

Le Défi d’offre de logement offert par la SCHL vise à trouver ces idées. Disposant d’un financement atteignant les 80 millions de dollars, le Cycle Accès Nord : Solutions d’approvisionnement pour le logement dans les régions nordiques et éloignées encourage tout le monde, allant des résidents locaux aux organismes à but non lucratif et à but lucratif, à proposer des solutions qui améliorent l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement, des infrastructures et/ou du transport dans les régions nordiques et éloignées et à faire en sorte que la construction et l’entretien de logements soient plus abordables. 

Le Programme de soutien pour le  Défi d’offre de logement, dirigé par Evergreen, aide les demandeurs éventuels en les orientant, en jouant un rôle de mentor et en mettant à leur disposition les ressources nécessaires pour préparer leurs demandes. 

• Nous désirons connaître vos idées  Vous pouvez maintenant présenter votre demande pour le Cycle Accès Nord du Défi de l’offre de logement. Apprenez-en davantage ici ou faites parvenir un courriel à Evergreen ou appelez-nous en composant le 647-670-2265.