Histoire

juillet 10, 2020

Des villes résilientes après la COVID-19 : planification urbaine

By Evergreen

Pour ce quatrième et dernier article de la série, nous nous concentrons sur la planification urbaine, sur comment la manière de concevoir nos villes pourrait changer en réponse à la pandémie de COVID-19 ainsi que sur les inégalités que cette pandémie a révélées.

Par le passé, les pandémies ont contribué à changer les modèles de construction. La planification urbaine a vu le jour notamment en raison de la propagation des maladies infectieuses causée par le surpeuplement. La pandémie actuelle aura certainement des répercussions, elle aussi.

Des données montrent qu’à Toronto, les nouveaux immigrants et les personnes à faible revenu sont plus à risque de contracter la COVID-19 que le reste de la population. Ces liens entre la pauvreté et la COVID-19 ont été constatés ailleurs, y compris à Montréal. Dans son article City Building through Social Inclusion (en anglais), Ayana Webb souligne que la pandémie de COVID-19 a mis en lumière le fait que les personnes blanches et bien nanties constituent en réalité les premières lignes de défense contre la COVID-19 et que de nombreux problèmes liés au virus découlent inévitablement des structures sociales bien ancrées qui désavantagent et asservissent certaines collectivités. Les modèles de construction, les manières dont nos collectivités ont été créées ainsi que le fait que ces modèles avantagent certaines personnes et en négligent d’autres figurent parmi les principaux facteurs ayant contribué aux répercussions disproportionnées de la COVID-19.

Comment pouvons-nous nous assurer que les dépenses de relance visant les infrastructures et résultant de la pandémie servent les collectivités trop longtemps désavantagées? En veillant par exemple à ce que le financement favorise ce que la spécialiste de l’aménagement de l’espace public (placemaker) et auteure primée Jay Pitter appelle les « densités oubliées » (forgotten densities), c’est-à-dire les zones résidentielles caractérisées par des immeubles surpeuplés et mal entretenus et par des possibilités de transport insuffisantes. En offrant à tous un accès égal aux parcs publics, aux espaces verts et aux activités de loisir, sans tenir compte de la classe sociale ni de la race. En accroissant de façon considérable l’offre de logements abordables dans nos villes. En mettant en place diverses options de transport sûres, abordables et pratiques pour permettre aux gens des collectivités des banlieues proches de se déplacer plus facilement.

Pour ce quatrième et dernier article de la série, nous nous concentrons sur la planification urbaine, sur comment la manière de concevoir nos villes pourrait changer en réponse à la pandémie de COVID-19 ainsi que sur les inégalités que cette pandémie a révélées.

Planification urbaine

Créer des espaces verts, des quartiers et des collectivités flexibles qui renforcent les comportements sains en plus de protéger et de soutenir les générations à venir.

Mots-clés : mobilité; logement; densité; espaces verts; espaces publics; sécurité dans les rues

                                                                                                     

Nouvelles options en matière de logement

Michelle German est vice-présidente des politiques et des stratégies à WoodGreen Community Services
Toronto, Ontario

De nombreuses mesures que le gouvernement et les entreprises privées ont toujours qualifiées d’« impossibles » à prendre ont été mises en place du jour au lendemain. Nous avons retiré 1 200 personnes du réseau d’hébergement d’urgence, transformé 11 hôtels dans la ville de Toronto et trouvé des manières de soutenir les personnes sans-abri en installant notamment des toilettes et des douches portatives. De plus, la construction rapide de centaines de logements modulaires sur des terres publiques est en cours.

La population devrait maintenant avoir une meilleure idée de ce qui fait partie du « domaine possible » et de ce qu’il faut faire pour offrir à tous un accès égal à un logement sûr et adéquat dans nos villes.

Les gouvernements peuvent jouer un rôle de facilitateurs en la matière en réduisant les risques liés aux nouveaux projets et en mettant leurs ressources à contribution. Il est possible d’acquérir des logements traditionnels et de les convertir ou de les protéger afin qu’ils demeurent abordables à perpétuité. Chaque ordre de gouvernement peut créer un fonds permettant d’acquérir des immeubles à logements multiples et des hôtels mis en vente, puis collaborer avec des fournisseurs de logement sans but lucratif afin d’en faire des logements perpétuellement abordables.

La Ville peut faire preuve de leadership en matière d’acquisition d’espaces en créant un outil municipal (p. ex. des facilités de prêt), à utiliser parallèlement ou non au financement de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Ainsi, du capital sera disponible pour aider à financer à court terme les propriétés dans l’attente du financement de la SCHL. La Ville peut aussi offrir de simples garanties de prêt pour soutenir les investissements philanthropiques ou sans but lucratif pour les acquisitions.

                                                                                                     

La maison comme refuge

Steffan Jones est vice-président, Innovation, de la SCHL
Ottawa, Ontario

En cette période de confinement visant à prévenir la propagation de la COVID-19, l’idée de concevoir la maison comme un refuge est plus pertinente que jamais. Il est clair que seules des mesures d’urgence témoignant d’une résolution et visant à accroître l’offre de logements abordables dans les villes nous permettront de nous relever de cette crise.

La Stratégie nationale sur le logement du Canada, qui prévoit un investissement de 55 milliards de dollars étalé sur dix ans, fait considérablement progresser ce dossier, et la SCHL est fière de mettre en œuvre cette stratégie sans précédent mobilisant tous les ordres de gouvernement. Les municipalités peuvent continuer d’offrir de l’aide en accélérant les approbations, en cédant des terrains ou encore en éliminant les frais et les taxes pour les projets de logements abordables.

Les défis auxquels les villes font face en matière de logement sont complexes, et d’autres mesures doivent être prises. Dans tous les secteurs, nous devons nous mobiliser et nous nous demander comment nous pouvons innover et faire mieux et comment nous pouvons rendre le logement plus sûr, plus abordable et plus durable.

                                                                                                     

Densité flexible

Anthony Townsend est le fondateur et président de Star City Group (« * city group ») et auteur de Smart Cities: Big Data, Civic Hackers, and the Quest for a New Utopia [Villes intelligentes : mégadonnées, pirates civiques et la quête d’une nouvelle utopie]
New York, New York

Dans le cadre de mon travail, je me concentre sur un ensemble de réponses ponctuelles et stratégiques visant à créer ce que j’appelle la « densité flexible ». Nous n’allons pas déserter les villes; leur densité est très utile et comporte de nombreux avantages. Nous allons cependant devoir rendre nos villes plus flexibles afin de permettre aux gens de se disperser, notamment en cas de menace de pandémie, de terrorisme ou de canicule. Nous disposons déjà d’un bon nombre de solutions, comme le télétravail ainsi que de services et d’espaces flexibles et offerts à la demande. Le défi consistera à transposer ces solutions sous la forme de programmes gouvernementaux. D’un point de vue culturel, je crois qu’il y aura beaucoup de pressions et de demandes pour mettre en œuvre ces programmes. Bon nombre de travailleuses et de travailleurs du savoir ayant fait l’expérience du télétravail et d’un horaire plus flexible ne seront plus nécessairement disposés à se déplacer du lundi au vendredi pour accomplir le travail hebdomadaire qui leur est confié. J’aimerais également souligner que ces changements n’augurent rien de bon pour le transport collectif traditionnel. En effet, les gens seront peu enclins à voyager dans des espaces restreints achalandés, et ceux qui peuvent les éviter le feront. Le fait est peu connu en Occident, mais c’est l’épidémie de SRAS qui a favorisé l’essor de l’industrie du vélo électrique en Chine dans les années 2000. Les travailleuses et les travailleurs de la banlieue ne voulaient plus se déplacer en autobus; les fabricants de vélos ont très vite constaté que les batteries sur le marché permettaient de parcourir des distances de 15 à 20 kilomètres. La suite est bien connue. Au moment où les gens cherchent des solutions de rechange aux déplacements en train et en bus, on peut s’attendre à voir l’offre en matière d’innovation adaptative se diversifier.

                                                                                                     

Les parcs comme infrastructure urbaine essentielle

Dave Harvey est directeur général de l’organisme Amis des parcs
Toronto, Ontario

Ces derniers temps, nous avons assisté à une fréquentation et à une valorisation sans précédent des parcs et des sentiers. La pression qui s’exerce actuellement sur nos systèmes de parcs met en évidence l’accès insuffisant aux espaces verts publics dans de nombreux quartiers. À l’avenir, je crois que les gouvernements adopteront des mesures rigoureuses pour améliorer l’offre en la matière et amener une réflexion mieux intégrée concernant la manière dont l’utilisation créative des espaces publics au sens large peut relier et renforcer nos systèmes de parcs.

                                                                                                     

Gestion des biens à l’échelle locale

Mallory Wilson est directrice générale et cofondatrice d’Entremise (Montréal)
Montréal, Québec

Pour celles et ceux d’entre nous dont la mission est de faire changer les paradigmes des inégalités dans nos villes, il est impossible de maintenir le statu quo à mesure que la crise de la COVID-19 continue de frapper de manière disproportionnée les collectivités marginalisées et à faible revenu. La pandémie ayant eu de sérieuses conséquences tant sur notre santé que sur l’économie, l’accès à un espace de vie, de travail et de divertissement qui soit adéquat et abordable pour tous deviendra une priorité. Les gouvernements devront se rendre à l’évidence : le « marché libre » ne fonctionne qu’en théorie, et il n’a pas permis de redistribuer les richesses et les ressources d’une manière équitable et adéquate en ce début de siècle. Il est temps de mettre en œuvre de nouveaux plans et théories, comme la Theory of the Commons [théorie de la gouvernance des biens communs] d’Elinor Ostrom, lauréate du prix Nobel. Selon cette théorie, la façon la plus viable de gérer un bien sur les plans économique et écologique est à l’échelle locale, par les utilisateurs eux-mêmes. Les gouvernements finiront par reconnaître que le fait de vendre des biens publics pour réaliser des gains financiers à court terme est une erreur. Les dettes colossales au bilan deviendront de plus en plus difficiles à rembourser. Les biens publics quant à eux peuvent être convertis en biens communs et ainsi favoriser la création de villes durables et équitables où il est plus agréable de vivre.

Des villes résilientes après la COVID-19 : planification urbaine

Par le passé, les pandémies ont contribué à changer les modèles de construction. La planification urbaine a vu le jour notamment en raison de la propagation des maladies infectieuses causée par le surpeuplement. La pandémie actuelle aura certainement des répercussions, elle aussi.

Des données montrent qu’à Toronto, les nouveaux immigrants et les personnes à faible revenu sont plus à risque de contracter la COVID-19 que le reste de la population. Ces liens entre la pauvreté et la COVID-19 ont été constatés ailleurs, y compris à Montréal. Dans son article City Building through Social Inclusion (en anglais), Ayana Webb souligne que la pandémie de COVID-19 a mis en lumière le fait que les personnes blanches et bien nanties constituent en réalité les premières lignes de défense contre la COVID-19 et que de nombreux problèmes liés au virus découlent inévitablement des structures sociales bien ancrées qui désavantagent et asservissent certaines collectivités. Les modèles de construction, les manières dont nos collectivités ont été créées ainsi que le fait que ces modèles avantagent certaines personnes et en négligent d’autres figurent parmi les principaux facteurs ayant contribué aux répercussions disproportionnées de la COVID-19.

Comment pouvons-nous nous assurer que les dépenses de relance visant les infrastructures et résultant de la pandémie servent les collectivités trop longtemps désavantagées? En veillant par exemple à ce que le financement favorise ce que la spécialiste de l’aménagement de l’espace public (placemaker) et auteure primée Jay Pitter appelle les « densités oubliées » (forgotten densities), c’est-à-dire les zones résidentielles caractérisées par des immeubles surpeuplés et mal entretenus et par des possibilités de transport insuffisantes. En offrant à tous un accès égal aux parcs publics, aux espaces verts et aux activités de loisir, sans tenir compte de la classe sociale ni de la race. En accroissant de façon considérable l’offre de logements abordables dans nos villes. En mettant en place diverses options de transport sûres, abordables et pratiques pour permettre aux gens des collectivités des banlieues proches de se déplacer plus facilement.

Pour ce quatrième et dernier article de la série, nous nous concentrons sur la planification urbaine, sur comment la manière de concevoir nos villes pourrait changer en réponse à la pandémie de COVID-19 ainsi que sur les inégalités que cette pandémie a révélées.

Planification urbaine

Créer des espaces verts, des quartiers et des collectivités flexibles qui renforcent les comportements sains en plus de protéger et de soutenir les générations à venir.

Mots-clés : mobilité; logement; densité; espaces verts; espaces publics; sécurité dans les rues

Nouvelles options en matière de logement

Michelle German est vice-présidente des politiques et des stratégies à WoodGreen Community Services
Toronto, Ontario

De nombreuses mesures que le gouvernement et les entreprises privées ont toujours qualifiées d’« impossibles » à prendre ont été mises en place du jour au lendemain. Nous avons retiré 1 200 personnes du réseau d’hébergement d’urgence, transformé 11 hôtels dans la ville de Toronto et trouvé des manières de soutenir les personnes sans-abri en installant notamment des toilettes et des douches portatives. De plus, la construction rapide de centaines de logements modulaires sur des terres publiques est en cours.

La population devrait maintenant avoir une meilleure idée de ce qui fait partie du « domaine possible » et de ce qu’il faut faire pour offrir à tous un accès égal à un logement sûr et adéquat dans nos villes.

Les gouvernements peuvent jouer un rôle de facilitateurs en la matière en réduisant les risques liés aux nouveaux projets et en mettant leurs ressources à contribution. Il est possible d’acquérir des logements traditionnels et de les convertir ou de les protéger afin qu’ils demeurent abordables à perpétuité. Chaque ordre de gouvernement peut créer un fonds permettant d’acquérir des immeubles à logements multiples et des hôtels mis en vente, puis collaborer avec des fournisseurs de logement sans but lucratif afin d’en faire des logements perpétuellement abordables.

La Ville peut faire preuve de leadership en matière d’acquisition d’espaces en créant un outil municipal (p. ex. des facilités de prêt), à utiliser parallèlement ou non au financement de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Ainsi, du capital sera disponible pour aider à financer à court terme les propriétés dans l’attente du financement de la SCHL. La Ville peut aussi offrir de simples garanties de prêt pour soutenir les investissements philanthropiques ou sans but lucratif pour les acquisitions.

La maison comme refuge

Steffan Jones est vice-président, Innovation, de la SCHL
Ottawa, Ontario

En cette période de confinement visant à prévenir la propagation de la COVID-19, l’idée de concevoir la maison comme un refuge est plus pertinente que jamais. Il est clair que seules des mesures d’urgence témoignant d’une résolution et visant à accroître l’offre de logements abordables dans les villes nous permettront de nous relever de cette crise.

La Stratégie nationale sur le logement du Canada, qui prévoit un investissement de 55 milliards de dollars étalé sur dix ans, fait considérablement progresser ce dossier, et la SCHL est fière de mettre en œuvre cette stratégie sans précédent mobilisant tous les ordres de gouvernement. Les municipalités peuvent continuer d’offrir de l’aide en accélérant les approbations, en cédant des terrains ou encore en éliminant les frais et les taxes pour les projets de logements abordables.

Les défis auxquels les villes font face en matière de logement sont complexes, et d’autres mesures doivent être prises. Dans tous les secteurs, nous devons nous mobiliser et nous nous demander comment nous pouvons innover et faire mieux et comment nous pouvons rendre le logement plus sûr, plus abordable et plus durable.

Densité flexible

Anthony Townsend est le fondateur et président de Star City Group (« * city group ») et auteur de Smart Cities: Big Data, Civic Hackers, and the Quest for a New Utopia [Villes intelligentes : mégadonnées, pirates civiques et la quête d’une nouvelle utopie]
New York, New York

Dans le cadre de mon travail, je me concentre sur un ensemble de réponses ponctuelles et stratégiques visant à créer ce que j’appelle la « densité flexible ». Nous n’allons pas déserter les villes; leur densité est très utile et comporte de nombreux avantages. Nous allons cependant devoir rendre nos villes plus flexibles afin de permettre aux gens de se disperser, notamment en cas de menace de pandémie, de terrorisme ou de canicule. Nous disposons déjà d’un bon nombre de solutions, comme le télétravail ainsi que de services et d’espaces flexibles et offerts à la demande. Le défi consistera à transposer ces solutions sous la forme de programmes gouvernementaux. D’un point de vue culturel, je crois qu’il y aura beaucoup de pressions et de demandes pour mettre en œuvre ces programmes. Bon nombre de travailleuses et de travailleurs du savoir ayant fait l’expérience du télétravail et d’un horaire plus flexible ne seront plus nécessairement disposés à se déplacer du lundi au vendredi pour accomplir le travail hebdomadaire qui leur est confié. J’aimerais également souligner que ces changements n’augurent rien de bon pour le transport collectif traditionnel. En effet, les gens seront peu enclins à voyager dans des espaces restreints achalandés, et ceux qui peuvent les éviter le feront. Le fait est peu connu en Occident, mais c’est l’épidémie de SRAS qui a favorisé l’essor de l’industrie du vélo électrique en Chine dans les années 2000. Les travailleuses et les travailleurs de la banlieue ne voulaient plus se déplacer en autobus; les fabricants de vélos ont très vite constaté que les batteries sur le marché permettaient de parcourir des distances de 15 à 20 kilomètres. La suite est bien connue. Au moment où les gens cherchent des solutions de rechange aux déplacements en train et en bus, on peut s’attendre à voir l’offre en matière d’innovation adaptative se diversifier.

Les parcs comme infrastructure urbaine essentielle

Dave Harvey est directeur général de l’organisme Amis des parcs
Toronto, Ontario

Ces derniers temps, nous avons assisté à une fréquentation et à une valorisation sans précédent des parcs et des sentiers. La pression qui s’exerce actuellement sur nos systèmes de parcs met en évidence l’accès insuffisant aux espaces verts publics dans de nombreux quartiers. À l’avenir, je crois que les gouvernements adopteront des mesures rigoureuses pour améliorer l’offre en la matière et amener une réflexion mieux intégrée concernant la manière dont l’utilisation créative des espaces publics au sens large peut relier et renforcer nos systèmes de parcs.

Gestion des biens à l’échelle locale

Mallory Wilson est directrice générale et cofondatrice d’Entremise (Montréal)
Montréal, Québec

Pour celles et ceux d’entre nous dont la mission est de faire changer les paradigmes des inégalités dans nos villes, il est impossible de maintenir le statu quo à mesure que la crise de la COVID-19 continue de frapper de manière disproportionnée les collectivités marginalisées et à faible revenu. La pandémie ayant eu de sérieuses conséquences tant sur notre santé que sur l’économie, l’accès à un espace de vie, de travail et de divertissement qui soit adéquat et abordable pour tous deviendra une priorité. Les gouvernements devront se rendre à l’évidence : le « marché libre » ne fonctionne qu’en théorie, et il n’a pas permis de redistribuer les richesses et les ressources d’une manière équitable et adéquate en ce début de siècle. Il est temps de mettre en œuvre de nouveaux plans et théories, comme la Theory of the Commons [théorie de la gouvernance des biens communs] d’Elinor Ostrom, lauréate du prix Nobel. Selon cette théorie, la façon la plus viable de gérer un bien sur les plans économique et écologique est à l’échelle locale, par les utilisateurs eux-mêmes. Les gouvernements finiront par reconnaître que le fait de vendre des biens publics pour réaliser des gains financiers à court terme est une erreur. Les dettes colossales au bilan deviendront de plus en plus difficiles à rembourser. Les biens publics quant à eux peuvent être convertis en biens communs et ainsi favoriser la création de villes durables et équitables où il est plus agréable de vivre.

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